Avez-vous étudié la parfumerie ?

J'ai étudié le chant lyrique une dizaine d'années, puis la communication. En 2018, je reprends des études chez Cinquième Sens pour me former aux rudiments du métier de parfumeur.

Chaque matin aux aurores, je faisais mes gammes du nez, sentant à l'aveugle molécules odorantes pour un jeu de devinettes, faisant appel à ma mémoire et mes référents olfactifs. Au bout de quelques mois, j'avais 430 matières olfactives engrammées dans le cortex olfactif. Puis vinrent les quelques semaines de formulations à tenter de copier quelques grands classiques, enfin la création d'un premier parfum personnel, qui deviendra deux ans plus tard, Le Flocon de Johann K.

Enthousiasmant début mais absolument pas une fin en soi tant l'assemblage de matières premières est une exploration infinie.

Parallèlement à ma formation, j'ai eu la chance d'être coachée par un grand parfumeur de renom qui me déclara du haut de sa stature que je ne serai jamais parfumeur et que personne ne me prendrait en stage, du haut de ma vieillesse. Quelques mois plus tard, c'est lui-même qui m'engageait en tant qu'assistante. J'avais ce que je voulais : me faire le nez en mangeant (en pesant en fait) des formules et des matières au sein d'un laboratoire de style Empire, à l'ambiance merveilleuse. Comprend qui pourra.

Piètre assistante (quelques milligrammes trop vite échappés venaient presque toujours altérer la pesée de la formule), "piètre mouillette", (je fais un très mauvais mannequin peau pour l'évaluation tant ma peau sèche biberonne le parfum comme un nourrisson affamé), il ne me restait plus qu'à devenir parfumeur...